On aurait pu penser qu'une galerie d’art c'est un peu comme un sanctuaire, un lieu hors du monde à partir duquel il serait possible de le voir selon un autre point de vue. L’intervention de police à l’Université Concordia la semaine dernière, et l’utilisation par le SPVM de la Galerie Leonard and Bina Ellen comme d’un centre de détention des manifestants, est venu apporter un violent démenti à cette vision des choses. Finalement, les lieux dédiés à l’art sont bel et bien des espaces politiques comme les autres, pour le meilleur comme pour le pire.
Je remets ici le texte écrit pour solidariser la GMAQ avec les protestataires : « La GMAQ tient à exprimer son indignation quant aux récentes décisions de l’Université Concordia, qui ont toutes les apparences d’une censure systématique de voix contre le génocide israélien en Palestine. Parmi les manifestations de cette censure, l’université a annulé la projection d’un documentaire associée à une levée de fonds pour la Palestine, au motif que cette dernière n’était pas neutre politiquement. Cet épisode fut suivi du renvoi, pour des raisons aussi obscures que préoccupantes, de la directrice de la galerie Leonard et Bina Ellen, qui avait organisé l’événement. La même galerie a aussi été utilisée par des forces policières comme centre de détention, à la suite d’une manifestation contre la présence d’officiers du SPVM sur le campus. Nous sommes très inquiet·ète·s de voir se développer une forme particulièrement insidieuse de censure et de répression de la parole publique, à l’Université Concordia et dans le milieu artistique québécois. Il est odieux de voir que les personnes n'ayant pas tout à fait renoncé aux valeurs de justice se voient taxées de violence et d'antisémitisme, alors qu’elles se mobilisent contre un génocide en cours. La GMAQ se tient donc aux côtés de toutes celleux qui protestent pour dénoncer ce renvoi scandaleux et la répression qui l'entoure. »
On apprend ce matin à la Radio d'État (de la bouche semble-t-il de Ruba Ghazal, nouvelle porte-parole de Québec solidaire) que le député Haroun Bouazzi a décidé de prendre « un pas de recul » et de ne pas se présenter à l'Assemblée nationale dans les prochains jours. À vrai dire, on se demande bien qui recule le plus dans cette histoire.
(J'emprunte ma mise en contexte à l'excellent résumé proposé sur Instagram par Catherine Dorion )