l’eau tiède Dessin aléatoire

Concordia

On aurait pu penser qu'une galerie d’art c'est un peu comme un sanctuaire, un lieu hors du monde à partir duquel il serait possible de le voir selon un autre point de vue. L’intervention de police à l’Université Concordia la semaine dernière, et l’utilisation par le SPVM de la Galerie Leonard and Bina Ellen comme d’un centre de détention des manifestants, est venu apporter un violent démenti à cette vision des choses. Finalement, les lieux dédiés à l’art sont bel et bien des espaces politiques comme les autres, pour le meilleur comme pour le pire.

Je remets ici le texte écrit pour solidariser la GMAQ avec les protestataires : « La GMAQ tient à exprimer son indignation quant aux récentes décisions de l’Université Concordia, qui ont toutes les apparences d’une censure systématique de voix contre le génocide israélien en Palestine. Parmi les manifestations de cette censure, l’université a annulé la projection d’un documentaire associée à une levée de fonds pour la Palestine, au motif que cette dernière n’était pas neutre politiquement. Cet épisode fut suivi du renvoi, pour des raisons aussi obscures que préoccupantes, de la directrice de la galerie Leonard et Bina Ellen, qui avait organisé l’événement. La même galerie a aussi été utilisée par des forces policières comme centre de détention, à la suite d’une manifestation contre la présence d’officiers du SPVM sur le campus. Nous sommes très inquiet·ète·s de voir se développer une forme particulièrement insidieuse de censure et de répression de la parole publique, à l’Université Concordia et dans le milieu artistique québécois. Il est odieux de voir que les personnes n'ayant pas tout à fait renoncé aux valeurs de justice se voient taxées de violence et d'antisémitisme, alors qu’elles se mobilisent contre un génocide en cours. La GMAQ se tient donc aux côtés de toutes celleux qui protestent pour dénoncer ce renvoi scandaleux et la répression qui l'entoure. »

Catalogue des idées reçues sur le financement des arts et l'inutilité sociale des artistes.

IDÉE REÇUE #1 – À la GMAQ, on collectionne les idées reçues sur le financement des arts et l'inutilité sociale des artistes. Quand on en trouve une belle (d’idée reçue), on demande à Clément d'en faire une affiche, et petit à petit on construit une belle mobilisation ouverte à toutes et tous.

IDÉE REÇUE #2 – Suite de notre catalogue des idées reçues sur le financement des arts et l'inutilité sociale des artistes. Cette semaine, Clément s’est demandé s’il était bien raisonnable de vouloir vivre de sa passion. Par extension, il en est venu à se demander s’il était bien raisonnable de devoir payer (son loyer, sa bouffe, l'autobus, etc.) pour vivre sur la Terre. Ouf. À la GMAQ, on n’a pas peur des questions qui brassent.

IDÉE REÇUE #3 – Suite de notre “Catalogue des idées reçues” sur le financement des arts et l'inutilité sociale des artistes. Cette semaine, Clément s’attaque à la dualité équité/égalité. Comment décider de la manière dont les ressources doivent être réparties en fonction des différents besoins (pressants) de chat-cun.

IDÉE REÇUE #4 – Financer directement les artistes, cela ressemble un peu trop à jeter l’argent par les fenêtres. Investir dans les infrastructures (culturelles), c’est plus concret. C’est un « leg » solidement bâti. Ça paraît dans le paysage, contrairement à la précarité (invisible) des personnes censées la faire vivre, cette infrastructure.

IDÉE REÇUE #5 – À la GMAQ, nous sommes pour la convergence des luttes. Combattre la précarité des artistes, par exemple, est une lutte qui nous engage contre toutes les formes de pauvreté dont souffre notre société. À travers l’art et ses possibilités, ce sont les conditions d’existence de la pensée critique qu’il nous intéresse de défendre. Et la pensée critique, c’est tout petit que ça commence. Vive les CPE! Vive l’école et la santé publique!

IDÉE REÇUE #6 – Ce n’est pas parce que c’était mieux avant que les artistes de la GMAQ se mobilisent, c’est parce que ça peut toujours devenir pire.

IDÉE REÇUE #7 – Aujourd’hui, le catalogue des idées reçues sur le financement des arts et l’inutilité sociale des artistes s’inspire de l’excellent texte de Katrie Chagnon paru dans le dossier «hygiène de vie» du dernier numéro de la revue Spirale et intitulé «Shavasana au musée pour brebis égarées». Elle y questionne l’idée (reçue) selon laquelle l’art fait du bien et doit contribuer à la course effrénée au développement de soi, « le santéisme, cette religion du bien-être dont les musées seraient aujourd’hui devenus les nouveaux temples ». De là à ce que le mauvais esprit de la gémaque invente le Yogart, il n’y avait qu’un pas, car le Yogart, surtout avec des fruits, c’est bon pour la santé. Cheers!


Fabrication de l'autre

On apprend ce matin à la Radio d'État (de la bouche semble-t-il de Ruba Ghazal, nouvelle porte-parole de Québec solidaire) que le député Haroun Bouazzi a décidé de prendre « un pas de recul » et de ne pas se présenter à l'Assemblée nationale dans les prochains jours. À vrai dire, on se demande bien qui recule le plus dans cette histoire.

(J'emprunte ma mise en contexte à l'excellent résumé proposé sur Instagram par Catherine Dorion )

Chargement en cours